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Juin 1815 ... L'Armée du Maréchal Grouchy est à Namur

Dans leur folklore, les Namurois parlent de « l’Armée Grouchy », relatant ainsi ces journées des 19 et 20 juin 1815 qui virent passer dans leurs rues plus de 30.000 « grognards » et le Maréchal Grouchy à leur tête. De nombreux officiers et soldats français ont témoigné de l’accueil touchant qu’ils reçurent dans la cité mosane.

 

En hommage  au Vedrinois Jean-Joseph Cartiaux, enrôlé  dans un régiment de grenadiers français, la Marche Saint-Eloi représente cet épisode de l’histoire namuroise, dans l’esprit des Marches de l’Entre-Sambre-et-Meuse.

EMMANUEL DE GROUCHY, maréchal et marquis (1766-1847)

 

Aristocrate de l'Ancien Régime, Grouchy fait partie des maréchaux dressés selon la formule de l’Empereur : «Tenez-vous-en strictement aux ordres que je vous donne; exécutez ponctuellement mes instructions. Moi seul sait ce que je dois faire.»

 

Général de Division à 24 ans, il est décoré Grand Aigle de la Légion d'Honneur en 1807. Il commande successivement un corps de cavalerie et l'Escadron Sacré en 1812, au cours de la retraite de la Moskowa. En 1815, il est dernier Maréchal d’Empire nommé par Napoléon.

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Après la bataille de Ligny et malgré la mise en garde des maréchaux du danger de scinder son armée, Napoléon donne le commandement à Grouchy de plus de 30.000 hommes pour poursuivre les Prussiens vers Wavre. Il les y met en déroute le 18 juin 1815.

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Tout en suivant scrupuleusement les ordres de l'Empereur, Grouchy fut vertement et injustement critiqué pour ne pas avoir « marché au son du canon » vers Waterloo. Il est raisonnable de penser qu’en séparant son armée, Napoléon fut le seul responsable de l’échec cuisant du 18 juin 1815.

LA FIN D’UN MONDE

 

Le 18 juin 1815, Napoléon et son armée sont vaincus à Waterloo. Cependant les combats ne sont pas encore totalement terminés. A l’aube du 19 juin dans son QG à Wavre, Grouchy reçoit la terrible nouvelle de la défaite de Waterloo et prépare l’opération de retraite de l’armée française.

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Grouchy décide  d’emprunter  la  route  Namur-Dinant-Givet : la vallée de la Meuse offre une défense naturelle de par son relief et par le fleuve. Cette disposition est la plus sage s’il veut sauver un maximum de ses troupes. Il faut faire très vite car les Prussiens peuvent se manifester à tout instant.

 

Pour une plus grande rapidité de déplacement, Grouchy sépare ses forces en deux colonnes, afin d’éviter les lenteurs résultant des longues files des trains d’artillerie, d’équipage et des charrettes de blessés.

 

La colonne de gauche, commandée par le Général Vandamme, renforcée par une unité de cavalerie lourde chargée de retenir les Prussiens à Wavre jusqu’à la nuit, se dirigera vers Namur via Dion-le-Mont, Tourinnes,  Grand-Leez et bivouaquer à Rhisnes.

 

La colonne de droite comprenant le charroi et les blessés, commandée par le Général Vichery et dans laquelle se trouve Grouchy, rejoindra Namur par Corbais, Walhain et bivouaquer aux alentours de Gembloux.

 

Chaque colonne marchera à la même vitesse, en parallèle, de sorte qu’en cas d’attaque ennemie, la colonne en danger pourra être secourue par la seconde.

 

Le Général Exelmans quant à lui reçoit l’ordre de prendre de l’avant et de veiller à l’accès des ponts et des portes de Namur.

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Dans le camp prussien, Blücher a chargé le lieutenant-général von Pirch de bloquer la retraite de Grouchy. Des troupes prussiennes sont en position aux alentours de Gembloux depuis la veille mais ne repèrent pas l’armée française qui opère sa retraite à quelques kilomètres de là !

 

Ainsi, la colonne de Vichery arrive le soir à Temploux. Le Maréchal établit son quartier général au château du Boquet.Le mouvement s’est déroulé comme prévu.

LES COMBATS A NAMUR

 

À Namur, la défaite de Napoléon est connue dès le 19 juin, lorsqu’un soldat français rescapé de Waterloo arrive en ville en début de la matinée.

 

L'entrée de Namur est pittoresque : on y arrive par une route pavée bordée de quatre rangées de peupliers et de fossés; les promeneurs profitent de ce lundi radieux pour déambuler sous les peupliers et se rafraîchir aux guinguettes.

 

Dans l’après-midi, la garde bourgeoise rencontre un détachement de dragons d’Exelmans à Belgrade.

 

Les premiers soldats français arrivent. Ils organisent le contrôle et la défense des portes et des ponts de la ville. Commence ainsi le long défilé, en bon ordre, de l’armée française à travers la ville. Grouchy poursuit sa route avec  la  plus  grosse  partie  de  ses  troupes  en  direction  de  Dinant.

 

Prévoyant que, dans la vallée de la Meuse, ses hommes ne pourront plus avancer que sur une seule colonne, Grouchy donne l’ordre de retarder les Prussiens devant Namur et laisse généraux Vandamme et Teste défendre la ville avec 2.000 hommes contre 15.000 Prussiens.

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A l’aube du 20 juin, les Prussiens se mettent à la poursuite des Français. Mais c’est bien tard : le gros des deux colonnes s’écoule depuis la veille vers la ville en un flot continu.

 

Des attaques sont lancées dans la matinée. Les éclaireurs prussiens affrontent l’arrière-garde de la colonne de Vichery à Temploux et de Vandamme à Rhisnes. Les combats sont violents et la défense française, chargée de contenir l’ennemi, est vigoureuse. Prussiens et Français subissent de lourdes pertes. Ensuite dans l’après-midi c’est à Suarlée et à Flawinne qu’éclatent les affrontements.

 

Des voltigeurs français restent en observation sur les hauteurs de la Citadelle.

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Vandamme est blessé. Cependant, les Français décrochent progressivement et c’est un artilleur  namurois, nommé Modave, qui donna le dernier coup de canon, avant de rentrer calmement chez lui.

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A 18.00h, quand le dernier soldat français est entré en ville, l’adjudant Baptiste ferme la grille de la porte de Bruxelles; celle-ci n’est alors plus qu’une grille de fer flanquée de deux aubettes, depuis que l’imposante construction médiévale s’est écroulée en 1798, dévoilant ses souterrains et arcs ogivaux.

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Quand les Prussiens parviennent alors à ouvrir les portes entrent en ville, ils ne trouvent aucun soldat français. Teste s’est retiré et marche vers Dinant après avoir incendié la porte de la Plante, seul passage entre le flanc de la citadelle et la Meuse. Les Prussiens renoncent à le poursuivre.

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Le détachement du Général Teste protège les murailles de la ville pendant que le restant des colonnes françaises traverse la ville, de la porte de Bruxelles à celle de La Plante.

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Une batterie est installée aux Trois Piliers, à Saint-Servais. Les combats font rage  de ce côté de la  ville, causant même quelque dommage au dôme de la cathédrale. 

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Depuis 1803, l’état de la ceinture de remparts qui protège Namur est fort délabré. Ces vieux remparts, à moitié ruinés, dont le déclassement avait été ordonné par Napoléon lui-même, servent maintenant de points de défense aux 6 pièces d’artillerie et aux 2.000 soldats français. Ceux-ci parviennent à repousser les offensives successives ennemies.

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Namur possède de ce côté de la Sambre trois portes : la porte de Bruxelles, la porte de Fer (ou porte de Louvain) et la porte Saint-Nicolas. Ces trois accès à la ville sont fermement gardés par les Français et c’est devant ces trois portes qu’ont lieu les plus sérieux engagements.

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